Est-ce toujours vrai que « si on est doué en maths, alors on est doué en tout » ?

Peut-on mesurer l’intelligence ?

Actuellement, faute d’instrument de mesure plus détaillé, la mesure de l’intelligence se fait essentiellement au travers du QI (quotient intellectuel). Cette dernière se concentre sur l’intelligence de l’abstraction et du nombre. Les scientifiques plaident, pour justifier cet usage du QI, qu’il y a une corrélation entre les différentes formes d’intelligence autrement dit « si on est doué en maths, alors on est doué en tout »
Pourtant, Howard Gardner, psychologue américain, conteste la valeur générale du QI ainsi que la mesure unique de l’intelligence. Selon lui, il ne faut pas parler d’une intelligence mais plutôt d’intelligences au pluriel.
Qu’appelle-t-on l’intelligence ? Qu’est-ce que le QI, que mesure-t-il et quelles sont ses limites? Quel est l’intérêt de l’approche des intelligences multiples ? Voici les questions auxquelles nous allons tenter de répondre.

S’il fallait définir l’intelligence de manière simple …

On pourrait dire qu’elle est la capacité humaine à faire des choses (résoudre des problèmes ou produire des biens). Autrement dit, c’est une synthèse des fonctions cérébrales permettant d’affronter toutes les situations de la vie.

L’intelligence est influencée par des facteurs génétiques, mais également par des facteurs environnementaux tels que la biologie, les facteurs sociaux, psychologiques ou l’éducation. (On estime à 50 % l’influence du facteur génétique et à 50 % l’influence des facteurs environnementaux)

Actuellement, si la recherche progresse beaucoup grâce notamment aux apports des neurosciences et à l’usage de l’imagerie cérébrale, les connaissances sur le cerveau sont loin d’être achevées et la définition de l’intelligence sera certainement amenée à encore évoluer.

Petite histoire sur le QI, une mesure de l’intelligence…

En 1905, Alfred Binet, psychologue français, a été chargé, par une commission ministérielle, de trouver un moyen de dépister les enfants incapables de suivre le rythme scolaire habituel. Il s’est associé à Théodore Simon, un autre psychologue, pour créer l’échelle de l’intelligence qui a évolué par la suite pour devenir le fameux QI.

La mesure du QI, telle que nous le connaissons aujourd’hui, est un test psychométrique destiné à fournir une indication quantitative normalisée de l’intelligence. Autrement dit, il s’agit de déterminer un niveau d’intelligence par rapport à la population générale.

Ce test comprend 10 unités d’exercices qui portent sur les capacités d’abstraction, de conceptualisation, de logique, de bon sens, d’attention, ainsi que les repères spatio-temporels et l’intérêt pour le monde environnant.

La mesure du QI est souvent préconisée pour des raisons éducatives (suite à des difficultés scolaires ou sur demande de parents souhaitant de savoir si leur enfant est « précoce »).

Bien qu’on résume souvent le QI à un chiffre unique, l’intérêt réside surtout dans l’interprétation des écarts des chiffres le composant (10 au total). Cette interprétation doit être réalisée dans un cadre plus complet qui inclut un examen psychologique, des bilans de langage et de motricité.

Bien que cet outil ne soit pas une mesure « d’une quantité d’intelligence absolue » mais un écart par rapport à une norme (la population générale) et qu’elle ne donne qu’un panorama partiel du fonctionnement cognitif, un parallèle est souvent établi entre un QI élevé chez un enfant et la réussite scolaire.
Ceci s’explique par le fait que le QI se fonde principalement sur les compétences langagières et logico-mathématiques, et que ce sont ces mêmes compétences qui sont valorisées par l’école « traditionnelle ».

Pour autant, il est important de préciser qu’il n’y a que peu de corrélation entre le réussite scolaire et les chances de succès après les études. Le succès dans la vie dépend, en effet, tout autant d’un éventail d’autres compétences que de la capacité à les mettre en œuvre. De même un QI élevé ne garantit aucunement un bon épanouissement personnel.

Cela amène à s’interroger sur l’intelligence telle quelle est mesurée par le QI et aller vers une autre approche qui est celle des intelligences multiples.

Les intelligences multiples, une vision plus large des facultés …

Howard Gadner, psychologue américain, a constaté que des malades privés de certaines facultés intellectuelles, comme les autistes, développent d’autres formes d’intelligences qu’il n’est pas possible d’expliquer dans le cadre d’une conception unitaire de l’intelligence comme le QI.

Il précise dans son livre «  On se trompe lourdement en pensant qu’il existe un esprit humain unique, doté d’une capacité unique à résoudre les problèmes » ( livre Les intelligences multiples, la théorie qui bouleverse nos idées reçues )

Il formule une théorie selon laquelle il existe des intelligences multiples assez indépendantes les unes des autres. Celles-ci sont au nombre de 8, il s’agit des intelligences : linguistique, logico-mathématique, spatiale, intra-personnelle, inter-personnelle, corporelle-kinesthésique, musicale et naturaliste.

Les détracteurs de la théorie des intelligences multiples rappellent que celle-ci n’est pas, pour le moment, confirmée par les recherches expérimentales. Ils critiquent également la nomination « intelligences » choisi par Gardner qui selon eux n’est pas la plus adapté (Il semble qu’il aurait été plus judicieux de parler de talents, capacités ou intérêts, plutôt que de parler d’intelligences)

Pour autant, ces mêmes détracteurs ne remettent pourtant pas en cause les bénéfices à s’appuyer sur les forces de l’individu pour adapter les apprentissages tels que le préconise la théorie des intelligences multiples.

Ce que pense l’équipe d’ « Apprendre Mieux »

Que l’intelligence soit unique ou multiple, sa mesure ne doit pas perdre de vue la plasticité cérébrale qui implique que notre cerveau n’est pas figé mais évolue en permanence.

Plutôt que d’enfermer ou stigmatiser, il faudrait utiliser les tests comme des outils qui permettent de comprendre les difficultés d’apprentissage rencontrées par les individus et les aider à les dépasser.

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde qui demande de fortes capacités d’adaptation pour réussir sa vie professionnelle et personnelle. « Apprendre Mieux » vous propose quelques outils qui s’appuient sur les multiples facettes de l’intelligence pour vous aider à réussir vos projets et vous épanouir.