« Découvrir les atouts de la dyslexie…et en jouer »

Ici vous pouvez également voir la carte mentale découvrir les atouts de la dyslexie…et en jouer …

Dominique Eberlin, enseignante et fondatrice d’un cabinet conseil spécialisé dans l’accompagnement des personnes en difficultés d’apprentissage, a écrit un livre intéressant «Découvrir les atouts de la dyslexie…et en jouer » dont je souhaite partager avec vous une synthèse.

Dans la scolarité classique, les professeurs sont invités à signaler les élèves présentant une lenteur dans l’acquisition de la compétence de lecture ou rencontrant des difficultés à traiter l’information écrite, afin de leur permettre de bénéficier d’un diagnostic par des spécialistes (orthophonistes, psychologues ou médecins).

Mais une fois le diagnostic de « dyslexie » posé sur ces élèves, ces mêmes professeurs restent souvent désarmés sur la manière dont ils pourraient aider ces enfants car ils manquent d’outils concrets et de méthodes.

Pour savoir comment aider ces enfants « faisant de la dyslexie », l’auteur propose au préalable de comprendre les étapes classiques du processus d’apprentissage et en quoi ils diffèrent chez les enfants dyslexiques.

Les trois étapes du processus d’apprentissage:

On distingue 3 étapes dans le processus d’appropriation d’une connaissance par l’élève :

  • la première étape c’est la perception. L’élève va percevoir l’information qu’il doit assimiler via le canal visuel, auditif ou kinesthésique ; autrement dit il la voit, il l’entend ou il la ressent.

  • la deuxième étape c’est l’évocation. L’élève va enregistrer cette information pour la garder en mémoire. Il va élaborer un savoir et créer des liens avec ses connaissances antérieures. Là aussi l’élève va coder l’information en utilisant une stratégie visuelle, auditive ou kinesthésique.

  • enfin la troisième étape c’est la restitution. L’élève va produire la preuve de l’acquisition et de la compréhension de la connaissance.

Dans chacune de ces trois étapes, l’élève va utiliser une combinaison de stratégies mentales qui sont visuelles, auditives et kinesthésiques mais avec une préférence pour l’une d’elle qu’il va utiliser en priorité et avec une intensité qui lui est propre.

Il est important de noter qu’il n’y a pas de dépendance entre les profils d’évocation et de perception. Par exemple, un élève peut avoir une préférence visuelle durant la phase de la perception et une préférence auditive durant la phase de l’évocation.

Les enjeux de la phase de la restitution dans la vie scolaire

Dans la vie scolaire, la phase de la restitution est celle qui va permettre à l’enseignant de s’assurer que l’élève a bien assimilé la connaissance enseignée. C’est cette étape qui est sanctionnée par une note.

En fonction de son profil, cette étape sera vécue différemment par l’élève :

  • L’élève ayant une préférence visuelle va aimer « donner à voir », il va être à l’aise dans un examen écrit.

  • Celui ayant une préférence « auditive », va aimer « donner à entendre », il sera plus à l’aise dans les examens oraux.

  • Enfin, celui qui a une préférence kinesthésique va aimer « démontrer », il aura besoin d’un contact plus direct avec la matière qu’il restitue et ne sera pas forcément à l’aise à l’oral ou avec la production d’un texte écrit.

C’est pour cela qu’on peut dire que la réussite à un examen va déprendre tout autant :

  • de la capacité à acquérir des connaissances et à en maîtriser les usages,

  • que de la capacité à restituer ces connaissances de la manière attendue par l’examinateur.

Qu’en est-il chez l’élève dyslexique ?

Lorsque l’on parle de dyslexie, on s’attache généralement à observer :

  • la confusion des lettres ( b et d par exemple),

  • les difficultés de prononciations ( par exemple confusion du son v et f),

  • les inversions de chiffres ( par exemple 37 écrit 73),

Toutes ces erreurs se produisent au niveau de la restitution. On pourrait donc qualifier la dyslexie comme une erreur de restitution.

Cette erreur de restitution constatée ne dit en revanche rien sur sa source. Or comme le rappel l’auteur dans son livre, en questionnant la source de l’erreur on s’aperçoit que les élèves « faisant de la dyslexie » présentent un mode de fonctionnement lors du processus d’apprentissage, différent du fonctionnement classique.

En effet, on observe que ces élèves ont un potentiel plus grand dans la perception des informations :

  • Les dyslexiques ayant un profil kinesthésique vont porter une plus grande attention à ce qui les entoure, ils paraissent « sentir » tout ce qui les entoure, ils sont très sensibles aux émotions.

  • Les dyslexiques ayant un profil auditif quant à eux présentent une très grande sensibilité aux sons.

  • Quant aux dyslexiques avec un profil visuel, ils ont une grande acuité de perception.

De même, on observe que ces élèves ont des capacités d’évocation plus grandes. Tout se passe dans leur tête comme s’il y avait « un foisonnement d’idées ». C’est ce « foisonnement d’idées » qui peut poser problème au moment de la restitution.

En d’autre terme, l’élève « faisant de la dyslexie » dispose de compétences plus amples que la normale attendue et « la dyslexie est une erreur au niveau de la restitution, causée par une plus grande compétence mentale »

Sachant cela comment aider un élève « faisant de la dyslexie » ?

Le préalable est de restaurer la confiance en soi qui a souvent été fragilisée par l’école.

Ensuite, voici quelques pistes suggérées par l’auteur :

  • Enoncer la difficulté clairement. « Quel que soit le problème rencontré dans la scolarité d’un enfant, mieux on peut le définir, mieux on peut y remédier »

  • Donner la théorie. Après avoir instauré une relation de confiance, il s’agit de faire comprendre à l’enfant que la dyslexie est une erreur de restitution causée par une plus grande compétence en perception et en évocation.

  • Rassurer en partant des réussites. Il s’agit de valoriser les réussites passées (astuces, compensations qu’il a déjà développées.) pour montrer à l’enfant qu’il est courageux et capable d’y arriver.

  • Remédier. Il s’agit de chercher à comprendre ce que l’enfant ne comprend pas et le reformuler de manière à se faire comprendre de l’enfant dans le but de corriger sa construction erronée.

  • Créer sa propre méthode. Il n’existe pas de méthode unique « la qualité d’une approche pédagogique réside dans la pratique qui en est tirée, et dans la maîtrise que l’enseignant a pu en acquérir »

  • Faire naître la confiance dans le cerveau de l’enfant avec cette phrase magique « Tu me diras comment ça t’a aidé ». Plus la confiance de l’enfant en ses facultés grandira, plus il osera, et plus ses difficultés vont diminuer.

Ce qu’en pense l’équipe d’ « ApprendreMieux»

L’approche présentant la dyslexie comme un supplément de compétences est intéressante pour restaurer la confiance de ces enfants souvent malmenés par le système scolaire.

Au-delà du cas spécifique de la dyslexie, lors d’apprentissages, il est important d’avoir conscience de la manière dont on apprend afin de savoir en exploiter les richesses.

Partir de ses réussites et transposer les stratégies utilisées dans d’autres domaines, est une des clés pour dépasser les difficultés. A cela s’ajoute l’utilisation de méthodes originales qui ont fait leur preuve.

« ApprendreMieux » vous propose de bénéficier d’un accompagnement personnalisé similaire à celle préconisée dans ce livre et se basant sur des outils ludiques, faciles et efficaces.