Ici vous pouvez également voir la carte mentale le stress un état d’esprit …
1) Le stress, une réponse du corps face à une perturbation de son environnement :
Le stress est une émotion universelle, nécessaire à la survie de l’homme depuis la nuit des temps.
Hans Selye (1950), médecin québécois, précurseur dans l’étude du stress, le défini comme étant une réponse physiologique de l’organisme qui permet de canaliser notre énergie pour fournir l’effort psychique ou musculaire nécessaire pour réagir rapidement face à un danger. Ce danger, appelé « stresseur », peut être un agent extérieur, une agression physique ou une agression psychologique.
Cette réponse physiologique comporte 3 étapes :
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La réaction d’alarme :
La réaction d’alarme entraîne, en premier lieu une sidération (l’organisme ne bouge pas). C’est une phase courte au cours de laquelle l’organisme va se préparer à réagir face au « stresseur ». Le corps va sécréter plusieurs hormones, dont l’adrénaline. Cette dernière provoque une accélération du rythme cardiaque, une hausse de la tension artérielle et une dilatation des bronches, ainsi que des pupilles.
Durant cette phase, le cerveau est mis en état d’éveil accru afin d’être plus réactif, capable d’agir plus rapidement et efficacement pour assurer la défense de l’organisme. Quant aux muscles, ils sont mis en état de tension, pour être prêt à réagir. Cette phase prépare l’organisme à la riposte en mobilisation ses ressources.
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La phase de la résistance :
C’est une phase d’adaptation qui survient après la phase d’alarme. Elle permet de s’adapter à la persistance du « stresseur ». Elle se déclenche pour compenser les pertes occasionnées par le choc initial et en particulier les pertes d’énergie. Le corps va secréter d’autres hormones, dont le cortisol pour prolonger l’action de l’adrénaline. Le cortisol mobilise toute l’énergie contenue dans les sucres pour l’expédier à certains endroits précis. Les ressources de l’organisme sont mobilisées à leur niveau maximum pour répondre aux besoins engendrés par la lutte ou la fuite.
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La phase de l’épuisement :
Cette phase intervient devant l’impossibilité d’éliminer le « stresseur » ou lorsque les situations de stress se répètent trop souvent. On observe un épuisement des ressources, qui décroissent progressivement. L’organisme s’affaiblit. La libération excessive de cortisol va avoir un impact négatif sur les réactions immunitaires et l’efficacité du cerveau en les amoindrissant. L’individu va être plongé dans un état de fatigue plus ou moins grande et devenir plus vulnérable aux maladies. C’est alors que peuvent survenir des désordres types ulcères, hypertension artérielle, diabète, maladie dermatologique, etc.
2) Le stress une notion subjective :
S’il est possible d’objectiver la réponse physiologique apportée par l’organisme à une situation de stress (accélération du rythme cardiaque, élévation de la pression artérielle, présence de cortisol dans le sang, la salive ou les urines), on observe également que des individus, confrontés à une même situation de stress, ne vont pas réagir de la même manière. Leur réaction dépendra de leur perception de la situation.
Par exemple :
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Si la situation est perçue comme une perte (affective, matérielle, corporelle…), le ressenti sera de la tristesse, de la honte ou de la colère.
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Si la situation est perçue comme une menace (perte potentielle), le ressenti sera de l’anxiété et de la peur.
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Enfin, si la situation est perçue comme un défi (un challenge), le ressenti sera de l’excitation, de la fierté et de la joie.
C’est ce qui a amené les psychologues Lazarus et Folkman, à définir dans leurs travaux (1984), le stress comme étant : « une relation particulière entre la personne et l’environnement, relation qui est évaluée par l’individu comme excédant ses ressources et menaçant son bien-être. »
En d’autre terme, l’individu a le choix de ses réactions, à travers un processus cognitif, face à une situation de stress. Il peut choisir de faire face à cette situation à risque, en utilisant des stratégies, et ce n’est que lorsque l’individu estime ne pas pouvoir y faire face que le stress va apparaître.
Le stress n’est donc pas généré par les caractéristiques « objectives » d’un événement qui affectent l’individu mais par la manière dont celui-ci perçoit et interprète l’évènement lui-même. Cette perception est influencée :
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Par ses expériences antérieures.
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Le soutien social dont il bénéficie.
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Les mécanismes inconscients de défenses qu’il va mettre en œuvre (déni ou refoulement).
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Les efforts conscients qu’il va mettre en place (analyse du problème, mise en place d’un plan d’actions).
3) Le stress et les stratégies pour y faire face :
Face à une situation que l’individu évalue comme étant stressante, celui-ci va déployer des stratégies, dites de « coping » (= faire face), pour maîtriser, réduire ou simplement tolérer le stress provoqué.
Selon Lazarus et ses collègues, « le coping » a deux fonctions principales : il peut soit permettre de modifier le problème qui est à l’origine du stress soit permettre de réguler les réponses émotionnelles associées à ce problème.
On distingue 3 types de stratégies ou « coping » :
– les stratégies centrées sur le problème : l’individu va chercher à agir directement sur le stresseur en cherchant à le convertir ou à l’éliminer. Ces stratégies incluent les stratégies de résolution du problème (recherche d’informations pour en savoir plus sur le problème, élaboration de plans d’action) et l’affrontement de la situation (efforts et actions directs pour modifier le problème).
– les stratégies centrées sur les émotions : l’individu n’agit pas directement sur la cause du problème, mais va chercher à éliminer ou réduire la tension émotionnelle générée par la situation. La régulation des émotions peut se faire de diverses façons :
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En agissant au niveau des émotions désagréables ressenties : l’individu peut agresser les autres ou au contraire chercher à se maîtriser ; il peut extérioriser ses émotions ; il peut aussi rechercher de l’écoute ou un soutien social.
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En réduisant les sensations désagréables ressenties dans son corps. Ces stratégies se présentent souvent sous la forme d’activités anti-stress (relaxation, yoga, méditation, rire, la pratique de la respiration abdominale, exercice physique).
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En changeant sa perception du problème : l’individu peut tenter une prise de distance ou minimiser la menace ; il peut réévaluer positivement de la situation ; il peut la fuir ou l’éviter (via les jeux, les loisirs, l’alcool, la prise de drogue ou de médicament) ou encore il peut chercher à prendre du recul.
– les stratégies centrées sur la prévention : l’individu va agir de manière préventive pour se mettre dans les meilleures conditions possibles pour faire face et disposer des moyens nécessaires pour réagir. Ces stratégies incluent l’anticipation de situations jugées à risque de stress, le fait de prendre soin de soi ( sommeil, vacances, sport), le fait de développer de nouvelles compétences et de se mettre dans un état d’esprit consistant à se faire confiance.
En principe, face à un événement non contrôlable (objectivement et subjectivement), l’individu tentera plutôt de gérer ses problèmes émotionnels, alors que si la situation est contrôlable, il utilisera plutôt des stratégies centrées sur le problème.
Aucune stratégie n’est bonne ni mauvaise en soi. On considère que la stratégie de coping est efficace (ou adéquate) si elle permet à l’individu de maîtriser la situation stressante ou de diminuer son impact sur son bien-être physique et psychique.
4) Quand le stress interfère dans nos apprentissages :
Une étude réalisée auprès de 12 208 étudiants inscrits à la session d’automne 2014 et provenant de huit cégeps situés dans différentes régions du Québec (Étude de Marc-Angré GOSSELIN et Robert DUCHARME) a révélé que 17,4 % des répondants ont ressenti beaucoup ou énormément de détresse et que 35,1 % ont éprouvé souvent ou tout le temps de l’anxiété.
Les causes d’anxiété listées sont dans l’ordre :
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l’impression de ne pas être à la hauteur de leurs idéaux de réussite (40%)
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la peur d’échouer (38,6%)
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la crainte de décevoir (36,6%)
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difficultés à s’endormir (35,6%)
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la tendance à s’inquiéter ( 34,6%)
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les doutes quant à leur capacité à réussir (33,7%)
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les difficultés à se détendre (31,5%)
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l’incapacité à tolérer un échec (28,9%)
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la tendance à être facilement irritable ou importuné(e) (25,9%)
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l’incapacité à se libérer de pensée obsédante ( 25,7%)
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la peur d’être jugé(e) (25,4%)
Comme on peut le constater ce ne sont pas des problèmes inhabituels ou des situations rares qui génèrent le plus de stress, mais bien la persistance d’épreuves dans la vie courante.
Changer sa perception de ces situations devient alors un véritable enjeu afin de ne pas tomber dans le stress chronique, source d’épuisement pour l’organisme.
S’il n’y a pas de recettes miracles, il existe en revanche de nombreuses méthodes qui permettent d’intervenir sur son stress à différents niveaux :
- en amont : en adoptant une hygiène de vie saine (sommeil suffisant, alimentation équilibrée, pratique sportive) ; en mettant en place des méthodes de travail et une organisation efficace ; en ayant un réseau de soutien ; en travaillant sur ses représentations mentales de la réussite et de l’échec…
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en apprenant à changer sa perception de la situation, par la mise en place de pensées parades ou encore par le changement de la perception de la situation (challenge, défi)
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lorsque le stress paraît, en apprenant à agir sur les manifestations physiologiques du stress par l’utilisation de techniques type la pratique de la respiration abdominale, les exercices physiques, la relaxation, le yoga, la méditation, le rire,..
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en travaillant sur son passé afin de prendre conscience des situations de peurs ou d’échecs et éviter qu’elles ne se répètent.
C’est donc un travail global, associé à un changement de la perception du stress qui permettent de le surmonter et d’en faire un allié dans ses apprentissages.
Ce que pense l’équipe d’« ApprendreMieux »
En résumé, le « stress » est une émotion universelle à laquelle nous sommes tous confrontés dans notre vie. Cette émotion est de nature très subjective car elle dépend de notre expérience personnelle.
Ainsi, nous ne réagissons pas de la même façon face à une situation donnée. Le sentiment de stress survient souvent dans des situations inconnues où nous devons nous adapter ou prouver notre capacité à réussir, c’est le cas par exemple des examens et de l’apprentissage.
Certains sauront déployer des stratégies pour surmonter leur stress et réussir. A l’inverse, d’autres seront submergés par une perte totale de leur capacité ce qui aboutira à un sentiment d’échec et un cercle vicieux lorsqu’ils se retrouveront dans des situations similaires.
« ApprendreMieux » vous propose des outils qui vous aideront à faciliter votre apprentissage et ainsi retrouver confiance pour relever des challenges en toute sérénité !